L'ORGANISATION SOCIALE

L'organisation sociale des Téké et les croyances traditionnelles

L’organisation sociale des Téké, peuple bantou présent en République du Congo, en République Démocratique du Congo et au Gabon, repose sur une structure hiérarchisée qui valorise la chefferie, les clans, et les systèmes de croyances traditionnelles.

Le pouvoir du Makoko” roi et la hiérarchie politique


Les Téké sont organisés en royaumes et chefferies. Le roi ou Onkoo est l’autorité suprême chez les Téké. Il joue un rôle central dans la gestion politique et spirituelle. Sous lui, plusieurs chefs de village (Mfumu) gouvernent des communautés locales, avec l’aide de conseillers issus des lignages influents.

La parenté et les alliances familiales


Les liens de parenté sont essentiels et renforcés par les mariages stratégiques. Les mariages exogames (entre membres de clans différents) sont privilégiés pour consolider les alliances. Les aînés jouent un rôle clé dans la transmission des valeurs et dans la prise de décisions collectives.

La justice et la régulation sociale 

La résolution des conflits se fait souvent par médiation sous l’autorité du chef de clan ou du village. Les rituels et les pratiques mystiques (consultation des ancêtres, rites de purification) sont courants pour maintenir l’ordre et la cohésion.

 

Le système clanique


La société Téké est organisée en clans qui structurent la vie sociale et politique. Ces clans sont souvent matrilinéaires, c’est-à-dire que l’appartenance se transmet par la lignée maternelle. Chaque clan a un chef et possède des totems ou symboles distinctifs.

L’organisation économique et sociale


Les Téké sont historiquement des agriculteurs, chasseurs et commerçants. Ils ont aussi été impliqués dans le commerce fluvial sur le fleuve Congo. Le troc et les échanges communautaires restent importants dans leur économie traditionnelle.


Le rôle des sociétés secrètes et des croyances


Les sociétés secrètes, comme le « Ndjobi », le « Nkira » ou d’autres associations mystiques, jouent un rôle dans l’initiation des jeunes et la régulation sociale. Elles sont aussi impliquées dans la justice coutumière et la spiritualité.

Le Calendrier Téké

Le calendrier Téké est un élément essentiel du patrimoine culturel du royaume, reflétant leur vision du temps et leur organisation sociale. Plus qu’un simple outil de mesure du temps, le calendrier incarne une dimension organisationnelle et spirituelle, enracinée dans les traditions et les activités quotidiennes.

Le calendrier se structure en quatre jours :

Ontsara ou Kwebali : ce jour correspondant au dimanche du calendrier international (grégorien). C’est un jour consacré à Kwebali, esprit qui assure le lien entre le vivant et le Dieu créateur de l’univers ( Dzambi, ou Dzaon…)
Odzou (lundi). Jour réservé aux petits travaux ( aller chercher du bois, des feuilles pour faire le manioc etc… exclus  les travaux des champs donc de culture.
Okoué (mardi) jour des travaux agricoles
– Okila (mercredi) jour des travaux agricoles

Ce calendrier à l’instar des autres civilisations de l’époque n’avait pas adopté au calendrier de six ou sept jours hebdomadaire.


Rôle dans la Société

Le calendrier jouait plusieurs rôles fondamentaux dans la vie :

  • Organisation des activités agricoles : Les jours étaient utilisés pour planifier les travaux des champs, la chasse ou la pêche, selon les rythmes naturels.
  • Cérémonies et rituels : Certaines journées étaient consacrées à des célébrations religieuses ou des rites de passage.
  • Structure sociale : Il servait de repère pour la gestion des relations sociales, comme les marchés, les rassemblements ou les festivités.


Importance Culturelle

Le calendrier Téké est bien plus qu’un système de comptage du temps. Il représente :

  • L’identité culturelle : Enraciné dans les traditions, il reflète la philosophie de vie et les valeurs du peuple Téké.
  • L’héritage ancestral : Transmis de génération en génération, il symbolise la continuité de leur histoire et leur lien avec leurs ancêtres.
  • Une harmonie avec la nature : Il témoigne de l’adaptation des Téké à leur environnement et de leur respect pour les cycles naturels.

Préserver et Valoriser le Calendrier Téké

Face aux influences modernes, il est crucial de préserver ce calendrier unique. Sa documentation et sa transmission peuvent servir à renforcer l’identité culturelle Téké et à inspirer une redécouverte des pratiques traditionnelles dans un monde en pleine transformation.

En valorisant ce patrimoine, les Téké célèbrent non seulement leur passé, mais assurent aussi la pérennité de leur culture pour les générations futures.